La réforme des retraites de 2010 se fera sous haute pression financière

Partage :
f t g v l e

Le déficit du régime des retraites va atteindre 10,7 milliards d'euros l'année prochaine. De quoi justifier, aux yeux du gouvernement, la réforme d'envergure annoncée pour 2010.


« Pour redresser les comptes de la Sécurité sociale, nous devrons aborder la question des retraites grâce au “rendez-vous” de 2010. »Le ministre du Budget, Eric Woerth, a clairement indiqué, hier, que cette réforme était incontournable pour « revenir à un niveau de déficit plus soutenable ».

« Nous aurons en 2010 un grand rendez-vous sur les retraites pour débattre d'un grand nombre de thèmes : la durée de cotisation, l'âge de la retraite ou la pénibilité », a renchéri le ministre des Affaires sociales, Xavier Darcos. Une chose est sûre : l'exécutif abordera la réforme sous haute pression financière. Le déficit de l'assurance-vieillesse (CNAV) va bondir à 8,2 milliards d'euros cette année, puis à 10,7 milliards en 2010.

Cadence élevée
A ces montants record, il faut ajouter les pertes des régimes de retraites complémentaires des salariés du privé - Agirc et Arrco seront déjà dans le rouge à hauteur de 3,4 milliards en 2010 - et celle du Fonds de solidarité vieillesse, qui prend notamment en charge les cotisations des chômeurs (4,5 milliards en 2010).

Pourtant, des mesures ont été prises en 2003 et, depuis, elles commencent à avoir de l'effet. Plus de 12 % des salariés du privé bénéficient de la surcote, qui permet de bonifier la pension en retardant l'âge du départ. « La libéralisation du cumul emploi-retraite est, elle aussi, un succès,assure Xavier Darcos. Plus de 7 % des liquidants y ont eu recours depuis le début de l'année, dont l'essentiel dans le cadre d'une activité à temps partiel. » Le durcissement des conditions d'accès aux départs avant 60 ans sans pénalité génère aussi des économies spectaculaires (lire ci-dessous).

Autre mesure annoncée hier, les invalides dont le niveau d'incapacité permet la poursuite d'une activité pourront percevoir leur pension d'invalidité jusqu'à 65 ans, contre 60 aujourd'hui.

Tout cela permet de ralentir légèrement la croissance des prestations (à 4,5 % en 2010), mais c'est loin d'être suffisant pour faire face au papy-boom. Le rythme des départs se poursuit à une cadence élevée : 650.000 par an, hors carrières longues. Et le nombre de pensionnés va continuer à croître de plus de 3 % par an, prévoit la CNAV, soit 380.000 personnes de plus cette année et l'an prochain. Même si les pensions ne sont revalorisées qu'au rythme de l'inflation - 1,2 % prévus au 1er avril 2010 -, la facture va donc continuer de s'alourdir.

Le Conseil d'orientation des retraites est en train de faire de nouvelles prévisions de déficit de long terme pour l'ensemble des régimes, qui prendront évidemment en compte les effets de la crise. Elles lanceront les débats autour de la réforme, l'année prochaine.

Source Les Echos.fr

Partage :
f t g v l e

Rédiger un commentaire (Tous les champs sont obligatoires)

Les commentaires ne sont pas modérés a priori et sont publiés instantanément sur le blog. L'auteur des commentaires est seul responsable du contenu de ses contributions