Accords seniors : les PME privilégient le maintien dans l’emploi
Source L'actualité de la formation
D’abord réticentes, les PME ont vu tout le bienfait qu’elles pouvaient tirer de la négociation d’un accord senior, a affirmé Jean-François Bernardin, président de l’Assemblée des chambres de commerce et d’industrie (ACFCI) lors de la présentation des bonnes pratiques relevées dans 34 PME jeudi 11 février en présence de Laurent Wauquiez, secrétaire d’État chargé de l’Emploi. « Le texte de loi a été d’abord été perçu comme une pénalisation. Mais au fur et à mesure du travail qui a été fait avec les entreprises, une meilleure compréhension s’est faite » a-t-il confirmé.
Le réseau des CCI s’était engagé, le 14 octobre 2009, à accompagner les PME dans trois régions pilotes (l’Auvergne, la Haute-Normandie et Rhône-Alpes) pour leur faire connaître le plan senior du gouvernement et les aider à se mettre en conformité avec la loi. [1] Une action, construite avec le concours de Vigeo), qui visait trois objectifs : informer les entreprises entrant dans le champ de la loi, accompagner une trentaine de PME volontaires dans leurs démarches pour l’emploi des seniors et communiquer sur l’exemplarité de bonnes pratiques mises en œuvre par ces PME.
Vigeo a conçu un diagnostic adapté aux PME et formé les conseillers des CCI à son utilisation. L’expérience a concerné 14 secteurs d’activité différents, une majorité d’entreprises de petite taille (21 sur 34 comptent de 50 à 100 salariés). Le rapport fait notamment état de 28 diagnostics sur 34 comportant une ou plusieurs actions concernant le développement des savoirs et des compétences et le développement du tutorat. Il relève dans la même proportion des actions ayant trait au développement des compétences, des qualifications et de l’accès à la formation : entretien de professionnalisation ; traitement des données de l’entretien pour le recensement des besoins et la construction du plan de formation ; formations qualifiantes de seniors (les faire bénéficier de formations longue durée, les aider à se reconvertir à d’autres métiers, les inscrire dans des périodes de professionnalisation) ; favoriser la VAE et le bilan de compétences.
Laurent Wauquiez a trouvé « très intéressant » que la transmission des savoirs et le développement du tutorat aient été des points majoritairement investis par les accords d’entreprise « je suis convaincu que c’est le levier majeur sur l’emploi des seniors. Garder un senior dans une entreprise c’est préparer l’emploi d’un jeune. » Les sujets majoritaires sont la formation, le tutorat et l’évolution des carrières, a-t-il résumé. Il s’agit là d’un bilan positif mais qui ne peut être, selon lui, qu’une première étape « c’est juste la première page d’un livre qu’on ouvre, et il y a trente ans de poussière à secouer. »
60 chambres de commerce et d’industrie ont décidé de s’engager dans un processus similaire à celui expérimenté dans les trois régions pilotes. Une soixantaine de conseillers sont en formation pour dispenser l’accompagnement aux PME. L’ACFCI va développer au sein des conseillers d’entreprise la mise en réseau des moyennes et « grosses » moyennes entreprises « qui s’intéressent à ce sujet car je crois que l’échange d’expériences est utile à développer au sein des entreprises » a-t-il ajouté, en promettant de développer un programme dans ce sens pour que cette expérience ne reste pas un « petit coup d’épée pour être dans l’air du temps »
[1] Depuis le 1er janvier 2010, les entreprises de 50 salariés et plus qui ne sont pas couvertes par un accord de branche ou n’ont pas conclu un accord ou un plan d’action en faveur de l’emploi des seniors s’exposent à une pénalité de 1 % de leur masse salariale.
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