Les mesures Seniors commencent à porter leurs fruits en France (Bertrand Martinot, DGEFP)

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"Au-delà d’un outil financier, le FSE est également un instrument d’échanges, de communication et de capitalisation de bonnes pratiques", a déclaré Bertrand Martinot, Délégué général à l’emploi et à la formation professionnelle en introduisant la journée Innover ensemble pour l’emploi des seniors du 31 mars 2011, organisée par la DGEFP et le FSE, se félicitant de cette rencontre visant à améliorer collectivement les pratiques par une meilleure compréhension mutuelle des politiques.
Le Délégué a rappelé que l’Europe est, sur la question de l’emploi des seniors, divisée en deux parties. « Les pays du Nord, qui ont quelques années d’avance sur nous, et ceux situés plus au Sud, dont la France, qui sont plutôt en dessous de la moyenne » La France se situait en 2009 à 38,9 % de taux d’emploi des 55-64 ans, ce qui la place parmi les pays en retard sur le sujet, a-t-il souligné.

« Un senior en inactivité est une perte de richesse produite et une charge supplémentaire qui pèse sur les comptes sociaux (assurance chômage et caisse de retraites), donc on peut difficilement expliquer qu’un senior en inactivité précoce, cela fait de la place pour un jeune en plus » a-t-il résumé, expliquant qu’il était erroné de faire le lien entre l’emploi des seniors et celui des jeunes.

Les objectifs de la stratégie Europe 2020 ont fixé le taux d’emploi des 20-64 ans à 75 %. Si pour la France le taux d’emploi des 25-55 ans est plutôt supérieur à la moyenne européenne, les difficultés sont concentrées aux deux extrémités, sur les jeunes et les seniors. D’un côté, les jeunes font face à des problèmes d’insertion sur le marché du travail, dus « à des questions d’adaptation de la formation initiale essentiellement et des conditions de règlementations du marché du travail pour les jeunes ». Tandis que pour les seniors, il s’agit plutôt de « maintien dans l’emploi et de développement de la formation continue pour vérifier qu’ils ne perdent pas leur employabilité »

Rappels

Bertrand Martinot a rappelé par quelles étapes néfastes la France était passée dans le traitement de l’emploi des seniors : les mesures d’âge (passés 50 ans, les seniors doivent penser à la retraite) ; les préretraites publiques (dans les années 90 ; on en a compté 50 000 pour lutter contre le chômage) ; les préretraites privées « financées par les entreprises mais avec le concours bienveillant de l’assurance chômage » ; la retraite à 60 ans « à contre courant de toutes les évolutions démographiques prévisibles » ; la retraite à 55 voire 50 ans dans des pans importants du secteur public ; la dispense de recherche d’emploi (dès 55-57 ans) ; ainsi que la mise à la retraite d’office.

Il a expliqué que les mesures prises par les gouvernements successifs ont été de deux ordres. D’une part, d’ordre « macro » : réforme des retraites, incitations au maintien en emploi des seniors (décote et surcote) qui existent dans d’autres pays mais qui ont été bien développés en France et abandon des préretraites publiques (2 000 pendant la crise 2008-2009 au lieu des 50 000 dans les années 1990). Les autres mesures « qualitatives » ont été prises dans le cadre du dialogue social des branches et des entreprises. La pénalité de 1 % de la masse salariale pour les entreprises de plus de 300 salariés qui n’ont pas conclu d’accord ou n’ont pas élaboré de plan unilatéral sur l’emploi des seniors. Pour les entreprises de +250 salariés, il s’agit d’un accord de branche.

« C’est une satisfaction de constater, en pleine crise économique, que le taux d’emploi des seniors a augmenté de 1,5 % entre 2008-2009. » La France partait certes de loin et, même modeste, ce taux est notable. « C’est un phénomène qu’on n’a jamais vu. Dans les récessions précédentes, c’est sur l’emploi des seniors de même que sur l’emploi des jeunes que se faisait l’ajustement économique sur l’emploi », a-t-il analysé.

Les apports du FSE

Il a jugé que le FSE était bien adapté pour apporter des solutions aux mesures qualitatives, pour soutenir les innovations dans les entreprises. Il apporte un apprentissage mutuel entre les États membres, notamment par le réseau « Âge et FSE ». Il vient en appui aux politiques "Seniors". Rappelant que la France s’est fixée un objectif de 35 % de seniors dans les actions de formation des salariés et 15 % de seniors de plus de 45 ans dans les formations des demandeurs d’emploi financées par les conseils régionaux, il a expliqué que le FSE soutenait de nombreux projets concernant l’aide au recrutement des travailleurs seniors, l’aménagement des fins de carrière ou encore le développement des compétences.

Source : L'Actualité de la Formation (Centre Inffo)

 

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