Quel est le job idéal pour les seniors ? Comment envisagent-ils leur seconde partie de carrière ? Souhaitent-ils évoluer dans leur entreprise ? A l’heure où le poids démographique et économique des seniors devient de plus en plus important dans la société française, l’Observatoire Cegos s’est interrogé sur leurs aspirations professionnelles et leur rapport à la retraite.

Effectuée auprès de 1000 seniors et de 128 DRH, l’étude de Cegos démontre un réel attachement de ces collaborateurs à leur emploi. En effet, à une très large majorité, 69 % des seniors s’estiment satisfaits du poste qu’ils occupent et 79 % affirment même être attachés à leur entreprise. Toutefois, cette satisfaction apparente demeure assortie de conditions : 51 % des seniors demandent à leur hiérarchie de mieux reconnaître et valoriser leur expertise et les qualités professionnelles acquises via l’expérience, 41 % sont demandeurs d’évolution en interne de l’entreprise et 18 % estiment légitime une reconnaissance de la pénibilité du travail lors de certaines tâches. Pour 59 % des seniors interrogés, le plaisir qu’ils prennent à exercer leur emploi constitue leur première motivation professionnelle, 47 % placent le bien-être sur le lieu de travail en tête de leurs préoccupations, contre seulement 36 % pour lesquels la rémunération constitue le premier pôle de satisfaction.

Du côté des DRH, cependant, les aspirations sont bien différentes. Les ressources humaines, pour leur part, estiment que le premier rôle des seniors dans l’entreprise devrait être la transmission des connaissances et de l’expérience aux salariés plus jeunes (à 79 %) et le conseil aux jeunes recrues (à hauteur de 66 %). Point d’achoppement évident entre les aspirations des seniors et leur hiérarchie, le rôle des plus de 50 ans dans l’entreprise ne fait pas l’unanimité entre les concernés eux-mêmes et les services des ressources humaines, d’autant que 21 % des seniors interrogés considèrent qu’ils n’ont rien à attendre de leur management, là où 6 % des DRH confessent qu’ils n’attendent rien des seniors sur le lieu de travail. La conception de l’avenir des seniors dans l’entreprise révèle également de grandes disparités : 23 % seulement de ces derniers estiment qu’une évolution professionnelle est encore possible pour eux là où près de 55 % des DRH la considèrent comme envisageable.

Une vie après la retraite !

Autre dichotomie de perception entre seniors et DRH : les efforts consentis par les seconds à l’attention des premiers. 61 % des DRH estiment avoir pris en compte les aspirations de leurs seniors, alors que seuls 19 % de ces derniers partagent cet avis. Manifestement, les seniors s’estiment mal considérés par les ressources humaines de leur entreprise alors que ces derniers se satisfont (à 93 %) des dispositifs seniors développés au sein de leurs équipes, notamment l’entretien de seconde partie de carrière et le bilan des compétences. Loués pour leur capacité à résoudre rapidement les problèmes du fait de leur expérience par 63 % des DRH, les seniors reconnaissent, à 71 %, que leur rapport à la hiérarchie a évolué avec le temps et que leur expérience les autorise à remettre en question les décisions hiérarchiques qu’ils estiment critiquables. Pour leur part, les DRH sont près de 66 % à penser que les collaborateurs âgés de 50 à 65 ans éprouvent un sentiment d’usure et de lassitude face au travail. Mais ce constat de désenchantement est loin d’être ressenti par les premiers concernés qui, de leur côté, ne sont que 37 % à partager ce point de vue. Tout au plus observe-t-on des regrets, de la part des seniors, face à l’écartement social dont ils estiment être victimes.

Opposés au report de la retraite à 62 ans à hauteur de 66 %, les seniors considèrent la retraite comme une liberté retrouvée à près de 70 %. 51 % considèrent cette (future) période de leur vie comme un renouveau et 23 % envisagent même de poursuivre une activité professionnelle. Si la crainte d’une baisse substantielle de leurs revenus préoccupe 64 % d’entre eux, 31 % ressentent de la joie face à cette période de temps libre. Seuls 11 % se déclarent inquiets et 1 % estime que la retraite correspond à « la fin de tout ». Mais de l’avis du plus grand nombre, il y a bien une vie après la retraite !

Source L'Actualité de la formation